mercredi 06 juin 2012

Un bureau en forêt

photo_parc.jpgUne création autour de Jean-Jacques Rousseau conçue et réalisée par Philippe Morier-Genoud sur un texte de Henri-Alexis Baatsch : Un bureau en forêt est présenté vendredi 15 juin à 18h à la résidence du Consulat général de Suisse à Lyon (Caluire-et-Cuire). Une représentation aura également lieu à Compiègne le 23 juin, dans le cadre du Festival des forêts 2012.

L'écrivain Henri-Alexis Baatsch a retraversé « le monde  de Jean-Jacques Rousseau » en vue d'une création dramatique. De ce regard sur une époque éloignée, mais du  dedans de l’œuvre elle-même est née une suite dramatique et musicale quelque peu rafraîchissante et vivante : Un bureau en forêt - Jean-Jacques Rousseau, le promeneur volontaire.
Une audacieuse trouvaille : faire se rencontrer, au milieu de ses contemporains et dans un face-à-face inattendu, le Jean-Jacques Rousseau de l’Emile confronté au questionnement de l’analyste et pédiatre éducateur anglais, Donald Winnicott (1896-1971). Conformément à son  titre, la pièce est destinée à être représentée « en  extérieur »...

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lundi 13 février 2012

Rousseau des Champs

CieDelicesDaDa.jpgSpectacle promenade - Création 2012 Delices DADA

Une approche du « philosophe/promeneur » détonante, intime et délicate. Une délicieuse invitation à vivre autrement le théâtre.

Trois cents ans après sa naissance, Jean-Jacques Rousseau continue d’influencer nos modes de penser, mais aussi de susciter des polémiques tant sa pensée et ses comportements sont remplis de paradoxes.
Loin d’une reconstitution de la vie ou l’oeuvre de ce surdoué prolifique, Rousseau des champs propose d’emmener son public dans un univers mouvementé qui appartienne entièrement à la bizarrerie, aux contradictions, aux rêves, aux projections fantasmatiques de ce personnage d’un autre temps.
La forêt est le décor propice à l’inattendu recherché. Elle se prête à des jeux d’apparitions disparitions, des croisements, des surprises. Elle offre des atmosphères contrastées, intemporelles, des lointains, du relief, de l’intimité.
Par groupes successifs de trente spectateurs, on  va pouvoir y observer de loin, croiser, rencontrer, croiser à nouveau, écouter parler ou entendre converser dix personnages qui entretiennent avec Jean-Jacques des rapports surprenants. Tout ce monde  s’interpelle, s’analyse mutuellement, converse, s’exalte, échange des dialogues absurdes, se raconte, murmure, prononce des déclarations magnifiques. Le premier rencontré nous parle de sons enfouis, la dernière entraperçue chante pour les nuages.
Le parcours s’enfonce dans l’ombrage du bois, paraît se glisser peu à peu dans  le XVIIIe siècle et nous conduit à la lisière du fantastique pour une ultime vision onirique.

Tout cela conviendra-t-il à l’irascible tricentenaire ? Jusqu’à maintenant, il ne s’est pas prononcé.

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jeudi 19 janvier 2012

Les Rêveries de Philippe Hersant


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Chambéry (73), Espace Malraux, 20 janvier  2011 (puis Saint-Étienne, 24 janvier ; Lyon, 8 février) : Création des Rêveries de Philippe Hersant, direction musicale Bernard Tétu. 2012 année Rousseau, Rhône-Alpes et Suisse
 

par  Dominique Dubreuil
                                               

Tricentenaire de naissance en 2012 pour Jean-Jacques, alias le Citoyen de Genève…. Non seulement parce que Rousseau compositeur laissa un Devin du Village, mais (surtout) parce que son apport d’écrivain à la musique de la pensée demeure essentiel, un Quatuor (compositeur, chef, metteur en scène, plasticien) imagine autrement les Rêveries du Promeneur Solitaire, Philippe Hersant transférant lui-même les 12 Promenades du côté d’un autre immense rêveur du romantisme, Friedrich Hölderlin…

Jean-Jacques en sa barque-pensoir

« J’allais me jeter seul dans un bateau que je conduisais au milieu du lac, et je me laissais aller et dériver lentement au gré de l’eau, plongé dans mille rêveries confuses mais délicieuses… J’allais volontiers au bord du lac sur la grève dans quelque azyle caché ; le bruit des vagues et l’agitation de l’eau fixant mes sens me plongeaient dans une rêverie délicieuse où la nuit me surprenait souvent sans que je m’en fusse aperçu. Le flux et le reflux de cette eau, son bruit continu mais renflé par intervalles frappant sans relâche mon oreille et mes yeux suppléaient aux mouvements internes que la rêverie éteignait en moi et suffisaient pour me faire sentir avec plaisir mon existence, sans prendre la peine de penser. De temps à autre naissait quelque courte et faible réflexion sur l’instabilité des choses de ce monde dont la surface des eaux m’offrait l’image ; mais bientôt ces impressions légères s’effaçaient dans l’uniformité du mouvement continu qui me berçait… »

Ceux qui tiennent la 5e Rêverie du Promeneur Solitaire pour l’un des plus hauts lieux de la musique ont parfois même « essayé » de se placer en « situation ressentie » par Jean-Jacques à l’île du lac de Bienne. Ils savent que parmi les plus grands musiciens de la langue française prennent évidemment place Racine – somptueux minimalisme classique – et à l’inverse ultérieur, Lamartine, Chateaubriand et Hugo – dans le débordement alangui, orchestré ou visionnaire qui caractérise chacun d’entre eux-… Mais que Rousseau demeure sans égal, Devin de Village Planétaire Artistique, et pas seulement parce qu’il aurait su les rudiments de l’agencement des sons … Avant tout par sa prescience de ce « flux et reflux » qui caractérise la langue, et qu’il manie comme si chaque inspiration de phrase, de récit, de « symphonie » était l’éveil au monde – sur la barque de Bienne (5e Promenade, donc), ou quand il renaît après l’évanouissement causé par l’agression du « gros chien danois de Ménilmontant » (2e Promenade)…

Lire l'intégralité de l'article "Philippe Hersant : Rêveries" par Dominique Dubreuil sur www.classiquenews.com


mardi 13 septembre 2011

1712-2012 : année Rousseau ! Les Rêveries. Orphée

ChoeursSolistesdeLyon.jpgLa commémoration nationale du 300e anniversaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau revêt un intérêt tout particulier en région Rhône-Alpes.

Depuis 2009, les Solistes de Lyon-Bernard Tétu et l’Orchestre des Pays de Savoie ont souhaité s’associer artistiquement à la commémoration du tricentenaire de l’anniversaire de naissance de Jean-Jacques Rousseau. Du fait de leurs implantations respectives dans la région Rhône-Alpes, mais également parce que les œuvres musicales composées à la période où vécut Rousseau représentent l’un des répertoires de prédilection des deux ensembles.
C’est le cas notamment pour la période de la fin de sa vie, qui coïncide avec le début de la période classique dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.

Les Solistes de Lyon-Bernard Tétu s’engagent ainsi fortement sur la saison 2011-12 avec deux propositions artistiques liées à Jean-Jacques Rousseau : un opéra en version concert et une création en hommage au philosophe.

Tout d’abord, la création des Rêveries, un mélodrame décalé de Philippe Hersant, qui réunira les musiciens de l’Orchestre des Pays de Savoie, les Solistes de Lyon-Bernard Tétu, mais également le comédien Marc Berman, le plasticien Lionel Guibout et le metteur en scène Jean Lacornerie.

Cette « Année Rousseau » se prolongera également avec Gluck et son chef d’œuvre Orphée. Gluck et Rousseau, dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, se sont en effet tous deux impliqués dans la réforme de l’opéra français.

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mardi 18 janvier 2011

Jean-Jacques Rousseau, par Michel Raskine

jjrousseaucerises.jpgNous évoquions ici en mai dernier la série des spectacles de William della Rocca, Jean-Jacques, créés à partir des 12 livres des Confessions jusqu'en juin 2012, qui sera donné dans un rapport d'intimité avec le public dans de nombreuses bibliothèques.
Un autre spectacle, créé en 2008 au Théâtre du Point du Jour par Michel Raskine et joué à Villeneuve-lez-Avignon en juillet dernier, Jean-Jacques Rousseau, sera également en tournée dans plusieurs théâtres de la région. Michel Raskine met en scène, sur un montage de textes de Jean-Jacques Rousseau conçu par Bernard Chartreux et Jean Jourdheuil, un portrait en forme d'essai du célèbre écrivain. Créé en 1978 par les auteurs au Petit Odéon à Paris, ce spectacle insolite et brillant avait connu un franc succès lors de ses 40 représentations puis lors d'une longue tournée aux quatre coins de la France.

En juin 2007, Michel Raskine présentait son projet  :
"Trente années après sa naissance à la scène, la figure provocatrice de "Jean-Jacques" et sa belle prose rageuse nous ravissent et nous stimulent toujours.
C'est à ce même drôle de bonhomme, désormais narrateur de sa propre littérature, étudié jadis à l'école ou relu depuis, chéri des uns ou détesté des autres, méconnu ou mal connu, que nous souhaitons rendre vie à notre tour.
Ainsi, du réveil au sommeil, l'actrice Marief Guittier (dans le rôle de Jean-Jacques Rousseau) avec le technicien Bertrand Fayolle (dans le rôle du jeune Bertrand), seuls en scène, s'adresseront à une petite centaine de spectateurs, pas plus, qui assisteront, confortablement assis dans des canapés "d'époque", à une journée d'été à la campagne en compagnie de "Jean-Jacques".
Quelques pages arrachées aux Rêveries du promeneur solitaire, aux Confessions et à La Lettre à d'Alembert, dessineront, durant une heure de temps, en forme de monologue, le portrait fragmenté d'un "héros" de la littérature française."

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