Les grandes périodes de sa vie :

1712-1731 : l’enfance
1731-1742 : Maman et Petit
1742-1752 : vie mondaine
1752-1762 : l’écrivain
1762-1765 : refuge en Suisse
1765-1767 : fuite en Angleterre
1767-1770 : Monsieur Renou
1770-1778 : retour à Paris

 

1712-1731 : l’enfance


28/06/12
  • naissance à Genève. Famille protestante d’origine française. Ondoyé à la cathédrale Saint-Pierre.
07/07/12
  • mort de sa mère Suzanne Bernard. Il sera élevé par une tante, Suzanne Rousseau.
1717
  • déménagement du père rue de Coutance à Saint-Gervais. Pendant sa petite enfance, Rousseau lira énormément avec son père, des romans tout d’abord (1719) puis des moralistes, des historiens, Plutarque…
1722
  • le père fuit à Nyon. Il confie Jean-Jacques Rousseau à son oncle Gabriel Bernard.
1722-1724
  • il est mis en pension, avec son cousin Abraham, à Bossey, au pied du Salève, chez le pasteur Lambercier.
01/04/25
  • entre en apprentissage chez un graveur, Abel Ducommun, y subit de mauvais traitements, s’y ennuie, lit de nouveau beaucoup et « file un mauvais coton ».
14/03/28
  • s’enfuit de Genève, se réfugie à Confignon, chez le curé, M. de Pontverre, qui le recommande à Mme de Warens.
21/03/28
  • arrive à Annecy, rencontre avec Mme de Warens.
24/03/28
  • part pour Turin à pied pour abjurer la foi protestante.
12/04/28
  • se rend à l’Hospice des catéchumènes de Santo Spirito, à Turin.
21 avril 1728 
  • abjure.
23 avril 1728 
  • baptisé à l’église San Giovanni. Pendant son séjour, rencontres avec Mme Basile, Mme de Vercellis, M. de Gouvon, l’abbé Gaime…
Juin 1729 
  • retour à Annecy, chez Mme de Warens. Séminaire.
Octobre 1729 
  • cours de musique avec M. Le Maître.
Février 1730 
  • se rend à Lyon en passant par Seyssel, Belley. Retour à Annecy, Mme de Warens n’y est plus.
1er juillet 1730 
  • excursion à Thônes (idylle des cerises).
Été 1730 
  • part à Fribourg en passant par Genève, Nyon pour voir son père. Reviendra à Lausanne. Excursion à Vevey où il situera plus tard l’action de La Nouvelle Héloïse.
Novembre 1730 
  • s’installe à Neuchâtel. Rêve déjà à la carrière littéraire et part pour Paris (mai ou juin 1731). Déçu par Paris, il revient vers Mme de Warens en passant par le Forez, le Lignon, Lyon. Mésaventure place Bellecour (avec un homosexuel, puis un abbé) : « il m’en est resté une impression peu avantageuse au peuple de Lyon, et j’ai toujours regardé cette ville comme celle de l’Europe où règne la plus affreuse corruption ». Passe également par les Échelles, la cascade de Coux…

 

1731-1742 : Maman et Petit
 

01/10/31
  • arrive à Chambéry. Travaille pour le cadastre, s’initie aux mathématiques, donne des cours de musique, se perfectionne, commence à devenir un vrai musicien. Ira jusqu’à Besançon pour prendre des cours auprès de l’abbé Blanchard. Entreprise avortée.
1732-1733 
  • « initié » par Mme de Warens. Malaise : amante ? mère ?
1734 
  • mort de Claude Anet, serviteur amant de Mme de Warens qui l’a initié à la botanique et l’herborisation.
Printemps 1735 
  • somatisation. Malaises, hypocondrie ?
Fin été 1736 
  • location des Charmettes : « ici commence le court bonheur de ma vie ». Lectures, astronomie, apiculture, « magasin d’idées »…
Juin 1737 
  • le Mercure de France publie une chanson écrite par lui :  Un papillon caressait une rose.
Août 1737 
  • toujours en proie à des malaises, décide de partir pour Montpellier consulter un médecin pour un présumé polype au cœur.
13 septembre 1737 
  • à Grenoble, soirée au théâtre. Y voit  Alzire de Voltaire . Il est « ému jusqu’à perdre la respiration ».
14 septembre 1737 
  • à Moirans, rencontre Mme de Larnage. Voyage commun par Saint-Marcellin, Romans…
15 septembre 1737 
  • « conclut » à Valence. Ils envisagent de se retrouver à Bourg-Saint-Andéol à son retour de Montpellier.
fin février 1738 
  • quitte Montpellier, n’ira pas à Bourg-Saint-Andéol, arrive à Chambéry. Disgrâce de Mme de Warens.
Automne 1738 
  • s’essaie à la poésie. Pièces sans grand intérêt.
Début 1740 
  • quitte les Charmettes.
1er mai 1740 
  • s’installe à Lyon, pour le seigneur de Mably, frère de Condillac. « Mémoire à M. de Mably pour l’éducation de son fils ». Mais précepteur pas doué.
Mai 1741 
  • rentre aux Charmettes. Mais c’est un paradis perdu. Retourne à Lyon, souhaite s’adapter, y célèbre le luxe, le commerce, les arts.


 
 

1742-1752 : vie mondaine


Janvier 1742 
  • de nouveau aux Charmettes, malade et soigné par Mme de Warens.
Juillet 1742 
  • départ définitif pour Paris, via Lyon.
Août 1742 
  • arrivée à Paris avec un nouveau système de notation musicale, mis au point aux Charmettes. Le 22 août, il présente à l’Académie des sciences le Mémoire sur un projet de notation musicale (publié en janvier 1743). Insuccès, déception.
Début 1743 
  • dissertation sur la musique moderne. Début de son amitié avec Diderot. Croise Marivaux, Fontenelle, Voltaire, Buffon, au salon de Mme Dupin.
Juin 1743 
  • nommé secrétaire de Monsieur de Montaigu, ambassadeur à Venise. C’est à ce poste et dans cette ville que lui vient l’idée d’un grand ouvrage sur les institutions politiques (à venir, Le Contrat social). Fréquente les salons où il se sent de plus en plus à l’aise. L’iniquité de Montaigu ravive ses sentiments démocratiques : tout le mérite du monde ne vaut pas un acte de naissance et des protections. Germes du Discours sur l’inégalité.
22 août 1744 
  • quitte Venise à la suite d’une querelle avec l’ambassadeur.
10/10/44
  • s’installe de nouveau à Paris, hôtel d’Orléans, rue du Chantre (près du Palais Royal). Se remet à ses Muses Galantes, veut tenter une carrière de musicien.
1745 :
  • rencontre avec Thérèse Levasseur. Retouche Les Fêtes de Ramire de Rameau et Voltaire avec qui il est alors en bons termes. Mais incident autour de cette reprise, les relations se dégradent (Rousseau contre Rameau…). Il est secrétaire de Dupin. Séjours à Chenonceaux, propriété de Dupin. L’Allée de Sylvie (poésie).
Entre 1746 et 1751 environ
  • Thérèse Le Vasseur sera enceinte 5 fois. Les enfants seront abandonnés à l’Hospice des Enfants Trouvés.
1748 
  • le cercle de ses relations s’élargit. Mme d’Épinay rassemble la gent philosophique à la Chevrette dans la forêt de Montmorency. Y rencontre Mlle de Bellegarde, la future Mme d’Houdetot.
Été 1748 
  • copiste. Gouverneur de M. de Chenonceaux (fils Dupin)
Janvier-mars 1749 
  • à la demande de d’Alembert, articles sur la musique pour l’Encyclopédie (entreprise depuis 1747). Visite à Diderot, incarcéré à Vincennes en juin pour sa Lettre sur les aveugles.
Octobre 1749 
  • réponse à la question de l’Académie de Dijon concernant les Sciences et les Arts (« si le rétablissement des sciences et des arts a contribué à corrompre ou à épurer les mœurs »).
Août 1750 
  • l’Académie de Dijon couronne le Discours sur les sciences et les arts, édité dans les premiers jours de 1751.
1751 
  • se fait copiste de musique. Séjours à Marcoussy, à Passy, rencontre avec l’Abbé Prévost, Mme Denis, Mme de Valmalette…


 
 

1752-1762 : l’écrivain


Mars 1752 
  • compose le Devin du village, 1er opéra comique français.
18 octobre 1752 
  • Le Devin sera représenté à Fontainebleau devant la Cour. Refusera une pension du Roi.
1er mars 1753 
  • Le Devin est joué à l’Opéra.
Novembre 1753 
  • Lettre sur la musique française. Nouvelle question de l’Académie de Dijon sur l’origine de l’inégalité.
Juin 1754 
  • retour à Genève via Lyon et Chambéry. Retour au calvinisme. Retrouve sa qualité de citoyen de Genève. En septembre : tour en bateau sur le lac.
10/10/54
  • quitte Genève pour Paris.
Mai 1755 
  • publication du Discours sur l’inégalité (en Hollande). 1er novembre : tremblement de terre de Lisbonne. Inspire un long poème de Voltaire. Rousseau y répondra en août 1756.
Avril 1756 (le 9)
  • s’installe avec Thérèse à l’Ermitage, à la lisière de la forêt de Montmorency (propriété de Mme d’Épinay). Met en chantier le Dictionnaire de la musique et commence à travailler à ce qui sera La Nouvelle Héloïse.
Mars 1757 
  • querelle avec Diderot (Le Fils naturel) « Il n’y a que le méchant qui soit seul ». En avril, réconciliation et visite de Diderot. Passion de Rousseau pour Mme d’Houdetot.
10 octobre 1757 
  • publication du tome VII de l’Encyclopédie, contenant l’article de d’Alembert sur Genève (le théâtre à Genève).
Novembre 1757 
  • rupture avec Grimm.
10 décembre 1757 
  • rupture avec Mme d’Épinay. Quitte l’Ermitage pour Petit Montlouis, à Montmorency, prêté par le Maréchal de Luxembourg.
Mars 1758 
  • achève La Lettre sur les spectacles en réponse à d’Alembert et Voltaire (publiée en octobre).
Mai 1758 
  • rupture avec Mme d’Houdetot. Fin de l’amitié avec Diderot.
Septembre 1758 
  • achève La Nouvelle Héloïse.
1759-60 
  • à Montmorency, Rousseau travaille à l’Émile et au Contrat social.
1760 
  • début de la rupture avec Voltaire.
Janvier 1761 
  • arrivée à Paris de l’édition de La Nouvelle Héloïse. Immense succès. Envoie le manuscrit du Contrat social au libraire Rey à Amsterdam. Croit le manuscrit de l’Émile intercepté par les Jésuites. Crises de délire.


 
 

1762-1765 : refuge en Suisse


Janvier 1762 
  • 4 lettres à Malesherbes (prélude aux Confessions).  
Avril 1762 
  • publication à Amsterdam du Contrat social, interdit en mai.
Mai 1762 
  • publication de l’Émile mis en vente par autorisation tacite.
Juin 1762 
  • Émile dénoncé à la Sorbonne, condamné par le Parlement, brûlé. Rousseau fuit en Suisse. Même mesure à Genève contre les deux ouvrages. Se réfugie dans la principauté prussienne de Neuchâtel, où il est bien accueilli par le Gouverneur, Lord Keith, « Milord Maréchal ». Le 20 juillet, s’installe à Môtiers.
29 juillet 1762 
  • mort de Mme de Warens.
28 août 1762 
  • mandement de l’archevêque de Paris, Christophe de Beaumont, contre l’Émile.
Mars 1763 
  • réponse de Rousseau à Christophe de Beaumont.
12 mai 1763 
  • renonce à son titre de citoyen de Genève qui lui avait été rendu en 1754.
Septembre-octobre 1763 :
  • Lettres écrites de la campagne de Tronchin, contre Rousseau.
1764 
  • riposte de Rousseau : Lettres écrites de la montagne.
Décembre 1764 
  • libelle anonyme écrit par Voltaire : Sentiment des citoyens, où il révèle l’abandon par Rousseau de ses enfants. Rousseau décide d’écrire ses Confessions dont il compose le 1er préambule.


 
 

1765-1767 : fuite en Angleterre


1765 
  • Les Lettres écrites de la montagne sont brûlées à La Haye et à Paris, attaquées à Genève. Hostilité du pasteur de Môtiers, Montmollin. Au printemps, herborisations, excursions, botanique.
Nuit du 6 septembre 1765
  • des pierres sont jetées sur sa maison.
08 septembre 65
  • quitte Môtiers.
12 septembre 65
  • trouve refuge sur l’île Saint-Pierre.
10 octobre 65
  • ordre d’expulsion par le Conseil secret de Berne.
25 octobre 65
  • quitte Saint-Pierre. Bâle, Strasbourg. Y est accueilli avec les honneurs.
16 décembre 65
  • arrive à Paris où il est fêté.
4 janvier 1766 
  • départ pour l’Angleterre avec David Hume. Arrive à Londres le 13 janvier.
19 mars 1766 
  • installation à Wooton, dans le Staffordshire, où il rédigera les premiers livres des Confessions.
Avril 1766 
  • Voltaire : Lettre au docteur JJ Pansophe, où il ridiculise l’auteur de l’Émile. Démêlés avec David Hume, rupture. Poussé par les philosophes, Hume publie un libelle L’exposé succinct, contre Rousseau. Paranoïa délirante de Rousseau, ravagé par la peur.


 
 

1767-1770 : Monsieur Renou


21 mai 1767 
  • Rousseau s’embarque à Douvres pour la France.
22 mai 1767 
  • Calais, Amiens, Saint-Denis, Fleury-sous-Meudon, chez le Marquis de Mirabeau, puis Trye, en Normandie, dans l’Oise, chez le Prince de Conti. Vie errante, maladie, angoisse.
Juillet - août 1767 
  • rédige le 6ème livre des Confessions (Les Charmettes, le court bonheur de sa vie). Prend le nom de Jean-Joseph Renou.
26 novembre 1767 
  • mise en vente à Paris du Dictionnaire de la musique.
12 juin 1768 
  • quitte Trye. Part pour Lyon où il arrive le 18 juin (rue Sirène). Trouve un peu d’apaisement chez Mme Boy de la Tour. Herborise à La Grande Chartreuse, s’arrête à Grenoble, visite à Chambéry la tombe de Mme de Warens. Passe un mois à Grenoble.
12 août 1767 
  • fuit Grenoble pour se fixer à Bourgoin où Thérèse Le Vasseur le rejoint.
30 août 1768 
  • se marie avec Thérèse le Vasseur.
Janvier 1769 
  • déménage à la ferme de Monquin, à Maubec. Se sent mieux.
Août 1769 
  • expédition au Mont Pilat.
Novembre 1769 
  • se remet à ses Mémoires.


 
 

1770-1778 : retour à Paris


10 avril 1770 
  • quitte Monquin. Passe deux mois à Lyon, à la Couronne d’or, place de la Comédie. Quitte Lyon le 8 juin pour Dijon. Y herborise 5 jours. Retour à Paris, où il s’établit rue Platrière, Hôtel Saint-Esprit. Il a alors probablement achevé ses Confessions dont il commence à donner des lectures.
10 mai 1771 
  • Mme d’Épinay prie Sartine, le lieutenant de police, d’interdire ces lectures.
Juillet 1771 
  • début des relations avec Bernardin de Saint-Pierre.
Automne-hiver 1771
  • travaille sur Les Considérations sur le gouvernement de Pologne, achevé en avril 1772.
1772-1774 
  • copies de musique, botanique, rédaction des Dialogues de Rousseau juge de Jean-Jacques.
1774 
  • recherché par Gluck qui admire Le Devin du village. Rencontre en février ou en mars.
Avril 1774 
  • assiste aux premières représentations d’Iphigénie en Aulide. Compose le premier acte de Daphnis et Chloé. Reprend Le Devin du village. Introduction à son Dictionnaire des termes d’usage en botanique.
24 février 1776 
  • Rousseau ne parvient pas à déposer le manuscrit des Dialogues – sa défense – dans le chœur de Notre-Dame.
24 octobre 1776 
  • renversé à Ménilmontant par un chien. L’accident, peu grave en soi, détermine la dernière orientation de sa pensée.
Automne-hiver 1776 
  • commence Les Rêveries du promeneur solitaire, dont il poursuit la rédaction durant l’année 1777 et le début de 1778.
2 août 1776 
  • mort du Prince de Conti.
Printemps 1777 
  • revient à la botanique.
30 mars 1778 
  • Voltaire est couronné à la Comédie Française.
12 avril 1778 
  • début de la 10ème promenade des Rêveries, qui sera la dernière et restera inachevée.
2 mai 1778 
  • Rousseau confie à Moultou une partie de ses manuscrits.
20 mai 1178 
  • accepte l’hospitalité du Marquis de Girardin, à Ermenonville.
30 mai 1778 
  • mort de Voltaire.
2 juillet 1778 
  • malaises. Rousseau meurt à 11 h du matin.
4 juillet 1778 
  • inhumé dans l’île des peupliers, au cœur du parc d’Ermenonville.
9-11 octobre 1794 
  • transfert de ses cendres au Panthéon.