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mercredi 13 avril 2011

Je hais les livres !


Promenade de Julie et Saint-Preux
sur le lac de Genève
Le 19 janvier, à Bibliothèque municipale de Lyon, les Académies de Grenoble et de Lyon organisaient une journée de réflexion sur « Rousseau homme de lettres » à l’intention des enseignants. Plus qu’un thème, un continent.

Rousseau et les livres, ce sont d’abord les siens.

Mais comment l’écrivain peut-il concilier la littérature avec le fait que « tous les livres sont menteurs », comme il l’écrit dans le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité ? C’est l’une des questions posées par Violaine Géraud, qui relève deux grandes phases dans l’œuvre, articulées autour de 1762, période de condamnation des livres de politique et d’éducation. Une première phase au cours de laquelle Rousseau s’essaye à tout : traités, romans… Une seconde phase de glissement vers des « écrits autarciques », avec l’obsession persistante d’un style qui « donne l’illusion d’une communication sincère, spontanée ». Son écriture au plus près de sa philosophie du langage, puisque celui-ci est né des émotions.

Rousseau est donc l’homme du discours. Et si tous les livres mentent, il convient de « rompre avec la convention mondaine en refusant tout ce qui est de connivence ». Alors s’adresser à l’humanité entière plutôt qu’à quelques privilégiés, s’opposer aux mondains que sont Voltaire et Diderot, se vouloir « non pas spirituel mais moralement pur », choisir le refuge des Anciens et les modèles antiques, puisque l’art de l’orateur, lui, se donne le juste pour finalité… Cet homme est celui des discours : pour être utile à la cité et fuir le divertissement – reviens, Rousseau, reviens ! – ; parce que les sentiments ne peuvent se dire que par la parole ; parce que la passion est née avant le langage. On pressent l’envol de la poésie, de la musique, du chant… Quel romantique finalement !

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mardi 18 janvier 2011

Parution de Julie, ou La Nouvelle Héloïse

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Le Premier Baiser 
Dessin de Pierre Paul Prud’hon
Paris, Musée du Louvre
© RMN / Michèle Bellot
Dans les premiers jours de 1761, il y a 250 ans, La Nouvelle Héloïse fut mise en vente : "best-seller' du siècle, elle connaîtra 72 éditions jusqu'en 1800 ! Tout le monde aura lu ce roman épistolaire en dépit des remarques hostiles de certains critiques, et il procurera à Rousseau une incroyable célébrité. Raymond Trousson, professeur émérite à l'université de Bruxelles, retrace l'histoire peu commune de ce chef d'oeuvre. 

>> Feuilleter le manuscrit vol.1 de la Copie personnelle


Installé à partir d’avril 1756 à la campagne, dans la petite maison que lui a réservée son amie, Mme d’Épinay, Jean-Jacques Rousseau n’a pas tardé à ressentir le poids de la solitude et des ans, nostalgie qui le conduit à revivre ses rares souvenirs amoureux. C’est pour s’en consoler et vivre, au moins en imagination, un amour sans pareil que, peu à peu, au fil de ses promenades, il griffonne d’abord quelques lettres passionnées sans véritable intrigue : c’est le point de départ de Julie, ou la Nouvelle Héloïse. En 1757, sa passion – bien réelle celle-là –, pour la comtesse Sophie d’Houdetot, viendra nourrir et relancer son imagination créatrice, mais le roman devait aussi s’infléchir vers le moral et le grave.

Roman long, et le plus riche peut-être du siècle, mais construit sur une intrigue simple. Éprise de son précepteur, Saint-Preux, jeune roturier sans fortune, Julie d’Étange est devenue sa maîtresse. Son père refusant la mésalliance, elle doit épouser M. de Wolmar, de trente ans son aîné. Désespéré, Saint-Preux, pour oublier, s’engage dans l’expédition commandée par l’amiral Anson. Rentré quatre ans plus tard, il a la surprise d’être reçu par les Wolmar dans leur domaine de Clarens, au bord du lac de Genève, où il découvre avec émerveillement une propriété magistralement administrée, un couple harmonieux, une famille idéale. L’amour est-il mort ? Julie, devenue après sa faute une épouse et une mère exemplaires, meurt avant que rien n’ait mis en péril le bonheur de Clarens, mais en confessant un sentiment que ni ses efforts ni les années n’avaient pu affaiblir.

Même en prétendant à un but moral, Rousseau savait qu’il bafouait ses propres principes, mais avertissait aussi que les esprits mûrs trouveraient dans son roman autre chose qu’une histoire d’amour.

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mercredi 01 décembre 2010

Jean-Jacques Rousseau : Julie ou La Nouvelle Héloïse

Image avec publicité pour le chocolat Poulain ; série "Les Romanciers célèbres", Jean-Jacques Rousseau (1712-1778). Sans date.

Le verso comporte une présentation critique de La Nouvelle Héloïse :

"L'unique roman de Rousseau, Julie ou La Nouvelle Héloïse, paru en 1760, est, sous forme de lettres, une histoire d'amour simple de composition et sobre d'incidents, ou la sensibilité, caractère de toutes les oeuvres de l'époque, est trop souvent déclamatoire. Malgré des sentiments hors de la nature, également guindés dans la passion et dans la vertu, malgré l'emphase du style, La Nouvelle Héloïse est une des oeuvres les plus populaires des temps modernes et Julie une des créations impérissables de la fiction littéraire. C'est surtout dans les paysages qu'il peint avec une vérité et une poésie inconnues jusqu'à lui qu'éclatent la supériorité de l'originalité de l'auteur."

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mardi 26 octobre 2010

Le Premier Baiser de l'Amour (J.-J. Rousseau, Julie ou La Nouvelle Héloïse)

Dessin de Pierre Paul Prud'hon (1758-1823), réalisé entre 1792 et 1799.
Célèbre, ce dessin offre une technique complexe, où la gouache blanche en lavis très dilué estompe le fond de bosquet en lui conférant un aspect bleuté. Il s'agit du dessin final pour une illustration de La Nouvelle Héloïse (première partie, lettre 14), d'après lequel Copia exécuta la gravure en sens inverse.

Lieu de conservation : Musée du Louvre, département des Arts graphiques.

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Madame de Wolmar et Saint-Preux sur les rochers de la Meillerie

Dessin de Claude Louis-Châtelet (1753-1795).
Illustration de Julie ou La Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau.
Encre brune, lavis gris ; plume ; mine de plomb.

Lieu de conservation : Musée du Louvre, département des Arts graphiques.

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