Peut-être aurez-vous assisté, cet été, à des lectures de textes de Jean-Jacques Rousseau données par des amateurs, comme dans la Loire, à Saint-Haon-le-Châtel, ou en Isère, au vieux château de Voissant.
À Saint-Haon-le-Châtel, beau village médiéval de la Côte roannaise, c’est de tradition pour les habitants, le week-end de juin le plus proche du solstice d’été, de participer à la lecture intégrale, en public, d’un classique de la littérature : cette année, Les Confessions de Rousseau… du samedi midi jusqu’au dimanche soir, sans interruption ! Événement peu médiatisé, mais où chacun prend plaisir, tour à tour, à lire et à écouter les autres dans le cadre d’une vie associative très animée.
En Isère, pendant les Journées du Patrimoine qui se déroulent en septembre, une lecture publique de Rousseau a eu lieu au château de Voissant, belle demeure dauphinoise privée du XVIe siècle, à l’initiative d’une lectrice amateur, par ailleurs membre d'un groupe de lecteurs publics de Saint-Étienne. L’occasion d’apprendre comment, autrefois, une dame « ni belle, ni jeune » mais charmante, avait entrepris le jeune Rousseau, timide et emprunté, et lui avait fait tourner la tête, le temps d’un voyage en direction de Montpellier où il partait se faire soigner.
Cette dame, épouse du sieur de Larnage, était une demoiselle Michel du Sozey, famille propriétaire du château de Voissant où elle séjourna elle-même à différentes reprises.
Ainsi, de lecteur en auditeur, Les Confessions de Rousseau circulent-elles, non seulement dans l’intimité du rapport au livre, mais aussi portées par la voix de leurs lecteurs.

D’après l’envoi de Marie-Hélène Mathieu, lectrice amateur.
Photo : village de Saint-Haon-le-Châtel.